Les horloges solaires Bollée (2ème partie)

Ernest Sylvain Bollée (1816-1888), dit Bollée Père est né dans une ancienne famille de fondeurs de cloches en Lorraine. Il s’installe au Mans à son tour comme fondeur de cloches.

E.S. Bollée fabriquera essentiellement des marqueurs de temps à une époque où l’industrie se développe rapidement. Des cloches pour les chapelles, les châteaux , les écoles, les navires et plus important encore, pour les usines. Il réalise des canons pour synchroniser horloges et cloches.

C’est à la fin de sa vie qu’il va créer l’horloge solaire de temps moyen. Son fils Amédée Père ( 1844-1917) qui vient d’hériter de la fonderie de cloches, va industrialiser et commercialiser ce cadran.

Ernest Sylvain Bollée (1816-1888)

L’horloge solaire Bollée, réalisée en fonte, n’est de rien de moins qu’un cadran solaire armillaire monté sur un piédestal d’une hauteur de 1,50m. Comme tout bon cadran armillaire, le style est dans le plan méridien local et incliné d’environ 48° par rapport au plan horizontal ce qui correspond à la latitude de la ville du Mans.

C’est 1882 que Ernest Sylvain Bollée offre à la ville du Mans sa première horloge solaire à la condition qu’elle soit placée Place des Jacobins. En 1980, elle fut déplacée dans le square Robert Triger.

L’arc de cercle, appelé table, est divisé en heures, demi-heures, quarts d’heure, minutes. L’amplitude horaire s’étend de 7h à 17h. Un intervalle entre le deux chiffres XII et I correspond au diamètre du style. L’ensemble de cette table est mobile et peut pivoter autour du style.

L’arc de cercle ou armille, dénommé table par Bollée. On peut admirer la finesse de la gravure. Le style, malgré son imposant diamètre, ne génère aucune pénombre qui puisse altérer la précision de la lecture.

Une platine permet d’apprécier l’équation du temps grâce à l’analemme qui est rabattue et divisée en quatre courbes: à gauche les mois de décembre , novembre, octobre, avril, mai, juin. ; et à droite juillet, août, septembre, janvier, mars.

La platine et les quatre courbes correspondant aux différentes périodes de l’analemme.

Une réglette avec l’aide de deux manivelles agissant en sens contraire, fait coïncider les dates de 1 à 31 avec le mois courant. Cette translation dans le plan du style entraîne simultanément une rotation autour de celui-ci de la table avec avance ou retard sur l’heure solaire vraie selon le mois courant. On obtient ainsi le temps solaire moyen.

Pour obtenir le temps légal, il faut ajouter 1h ou 2 heures, selon l’époque de l’année. On peut négliger la correction de la longitude, Le Mans étant très proche du méridien de Greenwich.

Le jeu consiste à faire coïncider les dates de 1 à 31 avec le mois courant que l’on distingue au-dessus de la réglette ( ici janvier, février, mars).
Deux manivelles agissant en sens contraires, font coïncider les dates de1 à 31 avec le mois courant.

Pour assurer son fonctionnement, il convient de régler quotidiennement l’horloge solaire. A la fin du XIX ème siècle, il était courant de régler sa montre mécanique en se référant à ce type d’horloge où encore à des méridiennes qui étaient situées sur les façades d’établissements publics.

Méridienne de l’Hôtel de ville de Nantes

Merci à Véronique pour les photos et pour nous avoir permis de découvrir les horloges solaires Bollée.

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